En 2015, Shadi Hajjo a fui la Syrie avec sa famille. Une analyse de la qualification a permis d’établir un bilan de ses compétences professionnelles. Aujourd’hui, il travaille comme électronicien en technologies de l’information et des télécommunications en Basse-Saxe.
Mon histoire
« La reconnaissance a tout de suite changé ma position professionnelle. Avant, je ne pouvais pas m’occuper d’un chantier ou aller chez les clients sans être accompagné. Aujourd’hui, je peux enfin tout faire moi-même. C’est une grande libération. »
Du matériel technique allemand qui fonctionnait encore parfaitement après 40 ans : le Syrien Shadi Hajjo, qui avait une formation d’électronicien, était très impressionné. En 2015, il a dû fuir la Syrie. Un an plus tard, sa femme et leurs 4 fils le rejoignaient. Une chose était claire : c’était en Allemagne qu’ils voulaient vivre. Ils ont d’abord habité dans un centre pour réfugiés. Shadi Hajjo a suivi un cours d’allemand pendant 9 mois, jusqu’au niveau B1. Ensuite, la famille s’est installée à Rhauderfehn, en Frise orientale (Basse-Saxe). Il a eu la chance de rencontrer Ernst Klausen, qui travaillait comme bénévole pour la commune, en apportant un soutien aux personnes réfugiées. « Je lui ai parlé de ma situation et je lui ai demandé si mes diplômes étaient comparables à des diplômes allemands. À l’époque, je n’avais pas encore entendu parler de la reconnaissance », explique Shadi Hajjo.
En février 2017, Shadi Hajjo s’est rendu à une consultation auprès du réseau IQ de Basse-Saxe. C’est la conseillère Ilse Varchmin qui lui a apporté son aide, en prenant notamment rendez-vous avec la Chambre de métiers et de l’artisanat d’Aurich. Elle a également expliqué à Shadi Hajjo quels étaient les documents dont il avait besoin. Shadi Hajjo était la première personne venant de Syrie à déposer une demande auprès de la Chambre de métiers et de l’artisanat. Personne ne savait si la reconnaissance de sa formation professionnelle était possible. En Allemagne, en effet, il n’existe pas de cursus général pour l’électronique : il existe différentes filières et différentes spécialisations, comme dans la technique d’automatisation et de systèmes ou dans la technique énergétique et domotique. En Syrie, Shadi Hajjo avait travaillé pendant 25 ans sur des systèmes téléphoniques, des équipements techniques de sécurité et des systèmes d’alarme. À cette époque, ce travail correspondait à la spécialisation allemande « technologies de l’information et des télécommunications ». La recherche d’équivalence donne un aperçu de spécialisations actuelles dans l'électronique.
Shadi Hajjo a commencé à rassembler les documents pour la reconnaissance. Il a fallu qu’il lise le programme de la spécialisation allemande « technologies de l’information et des télécommunications », et qu’il compare avec ce qu’il savait déjà faire. Cela lui a pris environ 3 mois : Ernst Klausen a dû tout lui expliquer en anglais. Enfin, en juillet 2017, ils ont pu déposer les documents pour la reconnaissance. Malheureusement, en fuyant son pays, il n’avait pas pu emporter tous ses documents, et ceux-ci étaient incomplets : il n’a pas pu faire la preuve de sa formation. La Chambre de métiers et de l’artisanat avait besoin de plus d’informations. Shadi Hajjo a donc dû faire une analyse de la qualification auprès de l’entreprise Sandersfeld, à Leer, spécialisée dans les technologies de sécurité.
Un entretien exploratoire a précédé l’analyse de la qualification : l’entretien a permis à Shadi Hajjo de répondre à des questions importantes et de faire la démonstration de ses compétences spécialisées. Il a par exemple dû expliquer comment étaient utilisés certains appareils, et à quoi ils servaient. L’entretien exploratoire a révélé qu’il manquait une année et demie de formation à Shadi Hajjo pour obtenir la reconnaissance complète de sa qualification. En Syrie, il avait suivi une formation de 2 ans ; la formation allemande équivalente, elle, est de 3,5 ans. Deux possibilités s’offraient maintenant à Shadi Hajjo : soit suivre un cours à l’école professionnelle, pendant 1,5 an ; soit faire valoir son expérience professionnelle, puis faire une analyse de la qualification. L’analyse de la qualification consiste en un échantillon de travail avec entretien technique, à un niveau correspondant à la fin de l’apprentissage.
Shadi Hajjo a choisi l’analyse de la qualification. Mais avant, il a d’abord souhaité améliorer son allemand et étendre ses connaissances professionnelles, pendant un intervalle d’une année. L’entreprise Sandersfeld était prête à l’embaucher. Grâce au premier entretien exploratoire dans l’entreprise, son chef savait ce qu’il était capable de faire. Shadi Hajjo a d’abord fait un stage de deux semaines ; puis il a suivi une formation continue et a travaillé ensuite comme personnel auxiliaire. « Mon chef m’a très bien préparé à l’analyse de la qualification. Il m’a tout expliqué sur la procédure. Je n’avais aucune inquiétude à me faire », rapporte Shadi Hajjo.
En janvier 2019, Shadi Hajjo a fait une démonstration convaincante de ses compétences lors de l’analyse de la qualification et obtenu la reconnaissance complète. Depuis, il travaille comme technicien pour les technologies de l’information et des télécommunications chez Sandersfeld, à Leer : « Je me sens très bien ici. Je m’entends bien avec mes collègues. On est une super équipe. »
« En Allemagne aussi, nous nous sentons bien, avec ma famille. On a été beaucoup aidé, dès le début. Nous nous sommes fait de nouveaux amis allemands. Nous nous sentons bien intégrés », se réjouit le Syrien.
Remarque : Suite à la réorganisation effectuée en août 2021, la spécialisation « Technologies de l’information et des télécommunications » est devenue le métier « Électronicien/Électronicienne en technologies de l’information ».
L’entretien avec Shadi Hajjo a eu lieu en avril 2022. Le réseau IQ de Basse-Saxe l’a conseillé et lui a apporté son soutien pour la procédure de reconnaissance.
Ma procédure en bref
- Dans son pays, la Syrie, Shadi Hajjo travaille pendant 25 ans comme électronicien. En 2015, il fuit la Syrie pour venir en Allemagne – d’abord seul ; en 2016, sa famille le rejoint.
- Aujourd’hui, ils vivent en Basse-Saxe. Shadi Hajjo fait la rencontre d’Ernst Klausen, qui lui apporte une aide bénévole pour obtenir la reconnaissance.
- Ilse Varchmin, conseillère du réseau IQ de Basse-Saxe, prend pour lui un rendez-vous pour un entretien auprès de la Chambre de métiers et de l’artisanat d’Aurich. Lors de l’entretien, Shadi Hajjo découvre que sa qualification correspond au cursus allemand « Technologies de l’information et des télécommunications ».
- En juillet 2017, Shadi Hajjo dépose une demande de reconnaissance. Toutefois, la chambre de métiers et de l’artisanat considère que les documents produits ne suffisent pas à faire la preuve de sa formation. Le centre compétent lui propose alors de faire une analyse de la qualification, qui lui permettra de faire la démonstration de ses connaissances professionnelles.
- Lors de l’entretien exploratoire pour l’analyse de la qualification envisagée, Shadi Hajjo doit répondre à des questions techniques. Bilan : pour pouvoir obtenir l’équivalence complète, il lui manque des connaissances importantes. Il a la possibilité de faire la preuve de ces connaissances plus tard, lors d’une analyse de la qualification, sous la forme d’un échantillon de travail avec entretien technique.
- Shadi Hajjo améliore ses connaissances en allemand et travaille comme personnel auxiliaire. Après une année et demie de pratique, Shadi Hajjo passe avec succès l’échantillon de travail avec entretien technique. Il obtient la reconnaissance complète. Aujourd’hui, il travaille à l’entreprise Sandersfeld, en Basse-Saxe, comme électronicien pour les technologies de l’information et des télécommunications.
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