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Une offre de l’Institut fédéral de la formation professionnelle

Lama Al Khouja, Pharmacienne

Je peux travailler, gagner de l’argent et continuer de construire ma vie.

À l’origine, la pharmacienne Lama Al Khouja souhaitait simplement passer son master en Allemagne. Mais du fait de la guerre en Syrie, elle n’a pas pu retourner dans son pays. Elle a obtenu la reconnaissance et travaille aujourd’hui dans une pharmacie en Thuringe.

Mon conseil
Faire un stage, en plus de la reconnaissance ! Cela permet d’améliorer les connaissances linguistiques et la compréhension.
Perfil
Nom
Lama Al Khouja
Âge
31
Profession de référence
Pharmacienne
Pays d’obtention du diplôme
Syrie
Travaille comme
Pharmacienne

Mon histoire

„Pour moi, la reconnaissance signifie avoir une sécurité et des perspectives.“

Ressortissante syrienne, Lama Al Khouja est venue en Allemagne en 2015, comme boursière de l’Office allemand d'échanges universitaires (Deutscher Akademischer Austauschdienst – DAAD). Aujourd’hui, elle travaille comme pharmacienne en Thuringe. La sécurité que lui procure la reconnaissance professionnelle est pour elle très importante. Elle est également reconnaissante à ses collègues, qui l’ont aidée à s’intégrer. « Je suis très heureuse de mon travail et de ma vie ici. J’ai été soutenue dès le début. Certains de mes collègues sont devenus des amis. »

À l’origine, pourtant, son séjour avait été planifié tout autrement. Lorsqu’elle est arrivée en Allemagne, Lama Al Khouja avait déjà une excellente formation : elle avait un master en biochimie clinique et détenait une expérience professionnelle de plusieurs années comme pharmacienne. Elle souhaitait également faire un deuxième master à l’université d’Iéna. Elle passe son diplôme avec brio. Malheureusement, son retour est empêché par la guerre en Syrie. Il n’y avait pas de doute, il fallait trouver une autre solution. « Je ne pouvais plus rentrer dans mon pays. J’ai donc décidé de reconstruire ma vie en Allemagne. Quand on veut travailler, on trouve un emploi. »

Toutefois, sans autorisation d’exercer , elle n’avait pas le droit de travailler comme pharmacienne. Quoi faire ? Un pharmacien de ses amis lui conseille alors d’aller au centre de consultation du programme de soutien « Intégration par la qualification » (IQ). En février 2017, avec l’aide d’une conseillère, Lama Al Khouja dépose une demande d’autorisation d’exercer comme pharmacienne auprès de l’Office de l’administration du Land de Thuringe (Thüringer Landesverwaltungsamt). Pour l’autorisation d’exercer , elle doit passer un examen linguistique spécialisé et un test de connaissances . Pour la préparation, Lama Al Khouja a participé au programme APO-Online Professional : il s’agit d’une qualification virtuelle pour pharmaciennes et pharmaciens migrant(e)s. Cette qualification comprend des modules pédagogiques linguistiques et spécialisés ; elle est essentiellement effectuée sur Internet. Grâce à ce programme, Lama Al Khouja a pu faire d’une pierre deux coups : passer la qualification, tout en pouvant déjà travailler comme pharmacienne sous supervision. « Cela m’a beaucoup aidé. Lorsque j’avais des questions, je pouvais toujours m’adresser aux personnes compétentes. » Les examens ont été organisés par l’Office de l’administration du Land de Thuringe et ont eu lieu à la Chambre des pharmaciens du Land.  Lama Al Khouja a tout de suite réussi les examens. Deux mois plus tard, elle recevait déjà l’autorisation d’exercer. La voie était libre pour qu’elle puisse travailler en Allemagne comme pharmacienne.

Ce qui a été le plus difficile pour Lama Al Khouja, c’était qu’il fallait beaucoup apprendre. En Syrie, elle avait déjà suivi un cours d’allemand et obtenu le certificat B1.  En Allemagne, elle a continué d’apprendre de son propre chef, et a passé le certificat C1 auprès de l’Institut Goethe d’Erlangen. Mais elle n’a pas seulement appris l’allemand : elle s’est également familiarisée avec les lois et les règlements allemands, ainsi qu’avec le langage pharmaceutique. Même si ces professions portent le même nom en Syrie et en Allemagne, « elles ne sont pas exactement équivalentes. En Syrie, par exemple, les pharmaciens peuvent choisir le fabricant lorsqu’ils délivrent les médicaments. Ici, en Allemagne, il faut parfois d’abord consulter le ou la médecin. Les règlements et les lois sont différents. »

Aujourd’hui, Lama Al Khouja est employée dans une pharmacie de Hermsdorf, en Thuringe. Elle avait déjà travaillé dans cette pharmacie pendant six mois, en tant que pharmacienne sous supervision. Un bon tremplin pour sa carrière professionnelle en Allemagne : « Maintenant, j’ai une bonne base ici. Je peux travailler, gagner de l’argent et continuer de construire ma vie. » Et Lama Al Khouja ne perd pas de vue son objectif : passer un doctorat. 

Photo : © Portail « Reconnaissance en Allemagne »/BIBB : Robert Funke

L’entretien avec Lama Al Khouja a eu lieu en mai 2018. Pour la procédure de reconnaissance, elle a bénéficié du soutien du Centre d’information et de consultation pour la reconnaissance de l’Organisme de formation de l’économie de Thuringe (BWTW), faisant partie du réseau IQ (Intégration par la qualification) de Thuringe. Elle a également était soutenue par le projet partiel IQ APO-Online, ainsi que par la Chambre des pharmaciens du Land de Thuringe (LAKT).
 

Ma procédure en bref

  1. Lama Al Khouja est venue en Allemagne en 2015, comme boursière du DAAD. En Syrie, elle a passé un master en biochimie clinique et a acquis une expérience professionnelle en travaillant pendant plusieurs années comme pharmacienne
  2. En Allemagne, elle fait un deuxième master. Elle continue d’apprendre l’allemand et obtient le certificat C1.
  3. Elle s’informe sur les possibilités d’autorisation d’exercer auprès du centre de consultation IQ (Intégration par la qualification). Pour la préparation du test de connaissances, elle participe à une qualification virtuelle pour les pharmaciennes et pharmaciens.
  4. Parallèlement à cette qualification, Lama Al Khouja travaille déjà comme pharmacienne sous supervision
  5. Lama Al Khouja réussit l’examen, obtient l’autorisation d’exercer et se voit proposer un emploi fixe comme pharmacienne. Son prochain objectif est de passer un doctorat.